Ernst Schüler naquit à Darmstadt le 29 octobre 1807. Il fit des études dans la ville allemande de Giessen, en histoire, langues anciennes, théologie et philosophie et travailla dans cette ville durant quelque temps comme enseignant. En 1833 il se réfugia en Suisse après avoir participé à la mutinerie de Francfort et à d’autres activités révolutionnaires. C’est dans la même année qu’Ernst Schüler fut élu enseignant d’histoire et de sciences naturelles au Gymnase de Bienne, où il donna des cours durant trois ans.

Epoque où Schüler s’engagea dans la vie culturelle et sociale de la ville de Bienne: appelant à la fondation d’une union des chanteurs, il fit aussi naître un club de lecture - la première société ouvrière pour les allemands en Suisse. En 1835, Ernst Schüler fonda une imprimerie pour la feuille radicale et bilingue ‘La jeune Suisse’. Le journal parut deux fois par semaine, comme premier journal de Bienne dans les deux langues. "La jeune Suisse" était née de l’initiative du réfugié italien Giuseppe Mazzini, voulant ainsi renforcer l’alliance secrète « Jeune Europe », qui venait d’être fondée. Les politiciens radicaux de Bienne - Charles Neuhaus, Alexander Schöni et Johann Rudolf Schneider - soutinrent le projet; ce dernier rédigea aussi des rapports pour le journal.

En juillet 1836, en raison de l’état d’esprit radical que manifestait la rédaction, ainsi que de discours très critiques sur la politique d’autres Etats, le journal fut interdit par le gouvernement. Ainsi Schüler fut arrêté, mais cependant acquitté après l’accusation de haute trahison. Dans la même année, il obtint le droit civique cantonal.

En 1838, Schüler devenait greffier municipal, et deux ans plus tard il commençait à fabriquer des montres de gousset et murales. Employant d’abord quatorze ouvriers, il doubla le nombre de ses employés en l’espace de trois années. Après la fermeture de la fabrique d’indiennes du Pasquart, en 1842, il s’engagea avec succès pour l’établissement de l’horlogerie à Bienne. En 1846, Schüler cessa son activité dans l’horlogerie, devint préposé à la poste; il travaillait cependant à côté dans le commerce.

A cause de sa participation à la révolution dans le grand-duché de Bade, en 1848, Schüler dut encore une fois comparaître devant un tribunal, mais il fut acquitté. Il passa les années 1849 à 1851 en Allemagne.

Après son retour à Bienne, en 1852, il fonda de nouveau une imprimerie. A partir de 1853 parut le ‘Schweizer Handelscourier’, que Schüler rédigeait. Ce n’est qu’après la mort d’Ernst Schüler, le 12 mai 1881, que l’imprimerie de la rue du Jura fut, dès lors, dirigée par son fils Albert.