Historisches Archiv der Region Biel, Seeland und Berner Jura

La production de pianos de l'entreprise Burger&Jacobi, 1880-1989

Ville de Bienne - Documents écrits - Entreprises



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La production de pianos de l'entreprise Burger&Jacobi, 1880-1989. De 1880 à 1915, la croissance de la production est constante et soutenue. L'entreprise vient de s'implanter à Bienne et le marché est très ouvert. Dans les années 1915-1920, il y a une baisse significative de la production: On passe de 4100 pianos à 3000. L'industrie accuse les effets de la Première guerre mondiale et de la Révolution Russe.
Jusqu'en 1930, nous assistons à une reprise de production même si celle-ci n'arrive pas aux chiffres exceptionnels de 1915. En 1930: nouvelle grande chute de production due au crash de l'année précédente, qui va ètre l'élément déclecheur d'une constante baisse jusqu'en 1945, ou l'entreprise atteindra le niveau le plus bas de son histoire: 571 pianos seulement seront comtabilisés. Ce phénomène est, bien entendu, la conséquence directe de la Seconde guerre mondiale: Pays en crise, manque de matière première, manque de liquidité et fermeture du marché. Dans ce contexte, étonnement, de 1947 à 1950, B&J vend 2600 pianos. Comment expliquer cette croissance soudaine?
On peut supposer que, durant ces années de crise internationale, la production interne ne se soit pas arrêtée si brusquement que veulent nous le montrer les chiffres. Il est possible que des pianos continuaient à être fabriqués en quantité normale, mais qu'ils n'étaient peut-être pas achevés puisque nous savons que la mécanique de la marque "Renner" était importée d'Allemagne et donc, il est probable que cet élément essentiel du piano n'ait pu être livré durant la Guerre mondiale, car les entreprises allemandes avaient été réquisitionnées pour fabriquer du matériel de guerre. En supposant que des pianos ont été construits et entreposés en attente durant la période de guerre 39-45, cela expliquerait le pic de production isolé de 1945-1950, car les pianos fabriqués auparavant auraient été "projetés" en masse sur le marché et comptabilisés dans le quota de production de 1945-1950.
D'autre part, l'euphorie générale des années d'après-guerre, propice à l'industrie, explique aussi en partie la reprise fulgurante de la production. En 1950-55, les chiffres retombent à un niveau aussi préoccupant qu'une décennie plus tôt; la concurrence des Etats-Unis, de l'Allemagne et du Japon sévit. Mais, cette-fois-ci, l'entreprise parviendra à se ressaisir pour progresser jusqu'en 1965. De 1965 à 1970, la production baissera à nouveau, mais rien de très alarmant puisqu'elle va reprendre de plus belle pour atteindre le dernier sommet de son histoire en 1975-1980. (...) Les dernières années de production, c'est-à-dire de 1980 à 1988, seront des années de régressions; l'entreprise sera vendue, il y aura un changement de patronat, une délocalisation de la fabrication des pièces maîtresses à l'étranger et un déménagement du site de production. Tous ces facteurs ne réussiront pas à relever l'entreprise. Pourtant, en 1988, la firme n'était pas au plus bas, puisqu'elle a tout de même produit 1393 pianos en quatre ans, ce qui représente un rendement moyen d'un piano par jour. (...)

Source:
Milène Grossenbacher, Grandeur et décadence d'une marque de prestige: Les pianos Burger&Jacobi. Novembre 2006


Autor: Milène Grossenbacher / Quelle: M. Grossenbacher 2006
Format: inconnu
Originalqualität: 432 kB