Archives historiques de la région de Bienne, du Seeland et du Jura bernois

Carl Spitteler

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Carl Friedrich Spitteler naît le 24 avril 1845 à Liestal, fils d’un homme politique important du mouvement radical. Spitteler se décida tôt à devenir poète, interrompit ses études de droit à Bâle et, au lieu de cela, étudia la théologie à Zurich. Faisant suite à cela, il travailla durant huit ans comme précepteur à domicile, en Russie, et se mit à écrire à son premier livre ‘Prométhée et Epiméthée’, qui fut publié en 1881, après son retour en Suisse. Il est comme son œuvre principale, parue plus tard, ‘Olympischer Frühling’, une épopée en vers, une composition poétique, récit tourné vers les modèles de la Grèce ancienne. Pourtant, c'était la prose sur le ton du réalisme, comme Gottfried Keller l'écrivit, qui correspondait à l’esprit de l’époque. Ainsi cela nous étonne peu que le ‘Prométhée et Epiméthée’ de Spitteler ne connut pas le succès et il dut continuer à gagner sa vie comme enseignant. 

ll enseigna de 1881 à 1885 les langues anciennes et l’allemand au progymnase de La Neuveville. Dans cette petite cité, il passait pour «une apparition élégante», comme l’écrivit un ancien élève, et, «quand il passait dans les ruelles, balançant les épaules avec une nonchalance de type oriental, les gens disaient alors: ‹Influence russe›.» A l’école, il fut secrétaire de la Conférence des maîtres. «Je ne peux pas dire que notre collègue était un éminent pédagogue», rapporte un ancien enseignant, «mais pourtant, le colosse était doux comme un agneau, et ses élèves gardèrent affectueusement en mémoire le souvenir d’un homme au cœur en or.»

Pendant sa période à La Neuveville, et durant les années qui suivirent, Carl Spitteler écrivit ‘Olympischer Frühling’. C’est grâce à un héritage de son beau-père, qu’il lui fut finalement possible de vivre comme écrivain indépendant.

Spitteler devint célèbre, lorsqu’en décembre 1914, et devant la Société helvétique à Zurich, il tint le discours ‘Notre point de vue suisse’. Pendant qu’en Europe, la Première Guerre mondiale faisait rage, et nombreux étaient les Suisses allemands qui sympathisaient avec l’Allemagne et les Romands avec la France, Spitteler s’exprima ouvertement pour qu’on prenne ses distances de la politique de l’Allemagne et que l’on franchisse «le fossé de röstis». C’est par son appel à la neutralité et à la cohésion nationale, que Spitteler fut capable de marquer de façon durable l’identité nationale suisse.

En 1920, il est alors le premier Suisse à recevoir le Prix Nobel de littérature, afin d’honorer son épopée ‘Olympischer Frühling’. Cet honneur faisait de lui, alors qu’il avait déjà la cinquantaine, figure de symbole national. C’est le 29 décembre 1924 qu’il meurt à Lucerne.



Auteur: Manuela Di Franco / Source: Diverses 2007
Format: 2005-12-16 00:00:00