Archives historiques de la région de Bienne, du Seeland et du Jura bernois

Le déroulement de la grève à l'entreprise Burger&Jacobi

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Le déroulement de ce conflit du travail

Courant 1974, la direction de l’entreprise Burger & Jacobi refusa d’être soumise aux termes de la Convention collective de travail des professions de la menuiserie. La contestation tournait surtout autour du 13e mois de salaire. Cette décision déclencha alors parmi le personnel un énorme mécontentement – et le 8 juin 1974, on apprit qu’une partie du personnel de la fabrique avait l’intention, pour cette raison justement, de se mettre en grève. La cessation du travail commença le 10 juin, elle fut presque totale : des 57 personnes constituant le personnel, il n’y en eut que quatre présentes, ce jour-là, sur le lieu de travail.

Dans la Suisse marquée par la « Paix du travail », la grève attira l’attention générale. Peu après, la direction de l’Union Syndicale Suisse (USS) entra dans le conflit en cours. C’est ainsi que le président de l’USS, Ezio Canonica, prit part à une assemblée des grévistes, à la Maison du Peuple. Malgré la menace de la direction de la fabrique de licencier tous les participants à la grève, au cas où l’arrêt du travail devait se poursuivre, il fut décidé, en assemblée, de continuer la lutte.

Le climat se crispa alors davantage. Le Conseil d’administration de l’entreprise décida de licencier les grévistes, qui le 27 juin déclarèrent alors vouloir continuer la grève. Ils s’efforcèrent même, avec l’appui de l’Internationale de la profession, d’examiner le boycottage de l’entreprise.

Que le dialogue entre les parties ait réussi à ne pas se rompre, c’est ce qui apparut dans la journée du 9 juillet : la direction de Burger & Jacobi se déclara alors disposée à verser les indemnités pour vacances, conformément à la loi. Et après d’autres discussions, acerbes, la grève cessa le 11 juillet. Le personnel s’exprima alors pour la reprise du travail, après les vacances d’été, de trois semaines. De son côté, la direction de l’entreprise revint en arrière sur les licenciements qu’elle avait prononcés, s’engageant à introduire le 13e salaire, progressivement, valable aussi pour les menuisiers de l’entreprise.

Sources : Nouvelles Annales biennoises, 1974



Auteur: Christoph Lörtscher / Source: Nouvelles Annales biennoises 1974 1974
Format: Christoph Lörtscher