Archives historiques de la région de Bienne, du Seeland et du Jura bernois

Léo-Paul Robert

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Léo-Paul Robert naquit à Bienne le 19 mars 1851. Son père, Aurèle Robert, qui venait de La Chaux-de-Fonds, était le frère du peintre Léopold Robert, et aussi un de ses élèves. Dans les années 1840, il se maria avec la Biennoise Julie Schneider, s’installa dans la ville de Bienne, où il peignit surtout des portraits, dont ceux de nombreuses personnalités biennoises. Très tôt, il donna des cours de peinture à son fils Léo-Paul, qui d’abord suivait les cours du Gymnase de Bienne et, à partir de 1869, lui permit une formation à Munich, à Florence et à Paris.

Tout comme Albert Anker, Léo-Paul vivait l’hiver à Paris et durant l’été dans le Seeland. Après une crise, il renonça d’abord à la peinture et travailla ensuite comme directeur de conscience, jusqu’à ce qu’une vision durant un voyage à Jérusalem en 1885, le ramène à la peinture.

Dans sa création, Léo-Paul Robert puise très souvent au style de l’allégorie: l’illustration d’idées abstraites, par exemple par la représentation de formes humaines. Avec son désir de voir s’interposer un monde qui ait une âme habitée par Dieu, Robert correspondait largement à l’idéal artistique prédominant à son époque. Il obtint alors une grande considération, fut distingué au niveau international pour ses œuvres, et travailla entre 1886 et 1905 surtout à des commandes de bâtiments publics: il créa des peintures murales au Musée historique de Berne et à l’ancien Tribunal fédéral de Lausanne. Il travailla du reste durant neuf années à un tableau mural pour l’escalier du Musée d’art et d‘histoire à Neuchâtel, pour lequel il construisit un atelier qui y était spécialement installé; l’Atelier Robert, au Ried, qui existe encore et continue à être loué aujourd’hui à des artistes, par la ville de Bienne.

Malgré son succès, Robert commençait à s’apercevoir que ses allégories n’étaient pas comprises, et se mit dès lors à représenter de manière naturaliste les paysages et les animaux. Il peignit dès ce moment avant tout des chenilles, des papillons et des oiseaux. Cette transformation n’a, dans cette mesure, rien d’étonnant, et il faut la prendre comme un changement fondamental indiquant que, dans sa vision du monde, la nature tout comme l’homme, était une image de Dieu. C’est avant tout l’œuvre naturaliste plus tardive de Robert que l’on peut voir aujourd’hui comme partie de la collection Robert, au Nouveau Musée Bienne, à côté de représentations d’animaux et de plantes de ses fils Philippe et Paul-André.

Léo-Paul Robert était marié avec Berthe de Rutté et il eut dix enfants avec elle, dont au moins les trois fils Philippe, Paul-André et Théophile eurent des activités artistiques. Dans la dernière décennie de sa vie, Léo-Paul Robert rechercha davantage la solitude dans la nature. Il fit construire au Jorat, sur les hauteurs d’Orvin, une maison d’été, faite d’après ses plans, et il quitta le Ried en 1911. Léo-Paul Robert mourut le 10 octobre 1923 à Orvin.



Auteur: Manuela Di Franco / Source: Diverses 2005
Format: 2005-12-16 00:00:00