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Bienne au début de la Seconde Guerre mondiale
La mobilisation de 1939 marqua la société entière.
L'offensive allemande contre la Pologne, le premier septembre 1939, signifia le début d'une guerre annoncée depuis longtemps. Depuis des mois, la population Suisse envisageait le pire mais espérait, malgré tout, qu'une nouvelle guerre puisse être évitée. Une partie de la jeunesse scolaire de Bienne avait également suivi avec attention ce qui se passait dans les pays voisins. Par exemple, en automne 1938, les écolières Dorli, Ruth et Hanny de l'école secondaire de Bienne remercièrent le premier ministre Chamberlain pour ses efforts en faveur de la paix, et l'homme d'état leur envoya une réponse personnelle. Chamberlain fut alors convaincu d'avoir sauvé la paix - puisque seulement deux mois plus tôt, il avait satisfait "la dernière revendication territoriale" d'Hitler en donnant son accord à l'annexion des territoires frontaliers tchèques par l'Allemagne nazie.
Mais au plus tard depuis l'occupation de la Tchéquie tout entière par les Allemands au mois de mars 1939, les gens étaient alarmés. Pour tous il était clair que les nouvelles revendications d'Hitler par rapport à la Pologne pouvaient déboucher sur une guerre. A Bienne, la volonté d'une défense militaire fut soutenue par toutes les forces politiques. Le 1er mai, Robert Grimm se prononça en faveur de la neutralité absolue et pour la défense nationale. Et bientôt, des mesures concrètes en vue d' une situation de guerre furent prises: En avril, le Département Militaire Fédéral (DMF) conseilla à la population d'acheter des masques à gaz, et chaque mois, le fonctionnement des sirènes d'alarme de la ville de Bienne fut contrôlé. En juin, les autorités municipales appelèrent les anciens soldats à s'inscrire dans la protection antiaérienne, et deux tiers des votants se prononcèrent en faveur de la loi fédérale sur le renforcement de la défense nationale. La fête nationale elle aussi fut marquée par la guerre imminente: Le soir du 1er août, un cortège de 2500 personnes se dirigea des prés Wildermeth vers la rive du lac. En ce lieu, le Bataillon territorial 168, les sociétés de musique, de gymnastique et de costumes, les citoyennes et citoyens et plus d'un millier d'enfants s'unirent pour célébrer une fête patriotique. Quelques semaines plus tard, la fête fédérale de Hornuss à Bienne se présenta comme la fête nationale de l'affirmation de soi - et puis, la guerre éclata.
Seulement deux jours après cette fête, le 29 août, le Conseil Fédéral fit mobiliser les troupes gardes-frontières. À Bienne, environ 4000 mobilisés quittèrent la ville, la plupart en direction du Jura. Le même jour, le Municipal de Bienne discuta des mesures à prendre par rapport au rationnement alimentaire, tandis qu'une ruée vers les stations d'essence fit diminuer les réserves en essence peu avant la publication de leur restriction. Lorsque, le 30 août, les chambres réunies de l'assemblée fédérale élisent le général Henri Guisan, à Bienne, le commandement de la protection antiaéerienne fut à Walter König, adjoint de la police. La deuxième journée de guerre, le 2 septembre, le corps municipal de la protection antiaérienne, la police municipale et les pompiers se réunirent sur les prés Wildermeth pour la prestation de serment sur les dix articles de guerre.